La rédaction de Be You a tendu le micro à Sophie Deschênes Présidente et productrice, Sovimage à l’occasion du gala de FCTMN, une association québécoise qui soufflait ses 25 bougies ce soir là.
Le 11 Mai dernier l’association FCTMN fêtait son 25 ème anniversaire à l’occasion d’un gala qui célébrait 6 lauréates, 6 femmes au parcours incroyable et à la motivation sans faille. Tout le gratin du cinéma, de la télévision et des médias numériques étaient réuni. Ce gala était l’occasion de souligner le talent des femmes du milieu. Ce soir là nous avons pu discuter avec 4 formidables femmes qui vont chacune d’entre elles, tentez de vous partager « leur recette du succès et les ingrédients qui leur ont permis d’arriver à la réalisation de leurs rêves ». Tout au long de la semaine nous allons vous dévoiler leurs portraits et après avoir commencé avec la productrice Fanny-Laure Malo, c’est au tour de Sophie Deschênes d’être mise à l’honneur. Avant de vous présenter à cette femme d’exception et plein de caractère, intéressons nous rapidement en quelques lignes à cette association qui oeuvre pour mettre en avant les talents de femmes issues du cinéma, de la télévision et des médias numériques et fait rayonner leurs talents.
« En effet, l’association organise des activités autour de deux axes principaux :
- Le développement professionnel et créatif
- Le réseautage et le rayonnement
Parmi ses activités très populaires se trouvent le Gala FCTMN, qui récompense chaque année des femmes de l’industrie, et les déjeuners des membres, qui permettent le réseautage et l’apprentissage dans un cadre décontracté ».
Sophie Deschênes (Présidente et productrice, Sovimage)
Essayez moi 3 mois et si je ne fais pas l’affaire vous me mettez à la porte !
« Je travaille dans l’industrie depuis 1986. J’ai commencé à travailler en sortant de l’Université, j’ai fait un bac en étude cinématographique. J’ai eu la chance de travailler pour un producteur rapidement et il a fallu que je fasse vraiment ma place, parce qu’il voulait quelqu’un d’expérimenté. J’ai donc commencé comme Directrice de production mais je ne savais pas faire ça. Au départ il ne voulait pas m’engager parce que je n’avais aucune expérience, je lui ai donc dit alors “Essayez moi 3 mois et si je ne fais pas l’affaire vous me mettez à la porte !” et j’ai passé 5 ans là bas. Tout est possible dans la vie, il faut vraiment y croire et se démener à 150%.
Dans la vie tu as toujours ta place, faut juste que tu la prennes
Il faut savoir que j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont inculqué que peu importe, dans la vie tu as toujours ta place, faut juste que tu la prennes. Même si c’est un milieu d’hommes au départ, en 1986, la TV, et que j’ai eu droit à des commentaires de vieux croûtons du genre “ tu dois être la blonde (ndlr : la copine) du boss”, la seule phrase qui me venait en tête c’est “mon dieu qu’ils sont pauvres vous autres, vieux croûtons !”. Ça ne m’a pas affecté parce que grâce à ce que mes parents m’avaient inculqué je savais que j’étais à la bonne place au bon moment. Il faut pouvoir se sentir bien. Quand on n’est pas bien c’est que ça ne marche pas et il faut pouvoir suivre son intuition. La TV est un médium d’intuitions, il faut donc apprendre à les suivre et croire en ses moyens et avoir des rêves. Si on n’a pas de rêves on n’a rien ! Et il faut être positif. Ma phrase c’est « il n’y a pas de problèmes, il y a toujours que des solutions”. En télévision, même si on a beau être hyper préparé, il arrive toujours des pépins. A ces moments là je reste calme et positive, on fait une joke (ndlr : une blague) et on repart. C’est comme ça que ça marche, sinon on se laisse envahir par les autres qui sont en état de panique et puis toi quand tu es le boss de tout ça, tu dois tenir le fort. Je pense que c’est un de mes caractères, d’être positive et d’être un trooper (ndlr : un soldat).
C’est pour ça qu’on fait de la TV, il faut être à l’écoute de ce que les gens veulent regarder
En TV il faut savoir se renouveler et ça se fait en étant à l’affut des nouvelles tendances. Mais en même temps c’est plus de l’ordre de l’intuition, je ne cherche pas à faire … du moins ce n’est pas totalement vrai. Certes on essaie toujours trouver des façons de tourner le fun, d’aller chercher du nouveau monde, d’aller chercher des énergies nouvelles mais ce n’est pas parce que tu le fais que ça va marcher. C’est comme parfois, on a des grands plans et on se rend compte que cela ne marche pas, faut alors virer de bord pour que ça fonctionne. C’est dur à dire … faut être à l’écoute de son environnement, de ce que les gens veulent regarder à la TV parce que c’est pour eux qu’on fait la TV, ce n’est pas pour moi que je le fais. Je suis probablement trop pointue mais je me pose toujours la question de ce que les gens aiment VS mes goûts. Je peux ne pas aimer telle chose et être consciente que ça plait à un public. Qu’est ce que le public veut voir ? C’est la question qu’il faut se poser. Nous on vend du rêve, du temps pour soi à écouter la TV, on vend du repos. Quand tu sors du boulot et que tu es brûlé (ndlr : au bout du rouleau), tu t’écrases devant la TV, tu aimes ça, avoir un bon programme qui vient te chercher, qui te motive, qui te ressemble ou qui te fait rêver et te fait sortir de ta zone de confort. C’est pour ça qu’on fait de la TV, il faut être à l’écoute de ce que les gens veulent regarder.
Je suis une personne je pense profondément heureuse et bien dans ma tête et mon corps
Etre lauréate de cette soirée est pour moi très flatteur. Ce sont les 25 ans du FCTMN, fait qu’il y a une symbolique dedans. Il y a 25 ans, j’ai fait la connaissance de Vincent Gabriele (ndlr : producteur TV), production Sovimage en 1992 donc ça fait 25 ans cette année, il y a comme un lien ici. Il était un mentor pour moi cet homme là, il m’a vraiment donné du temps, choisie pour être son associée. Ça relève de son entreprise, et il adorait s’entourer de femmes, parce qu’il nous trouvait plus organisées. Mais d’une manière générale pour revenir à ce que signifie Be You pour moi, je dirais que je suis une personne je pense profondément heureuse et bien dans ma tête et mon corps. Je suis très assumée, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas et j’ai hâte de découvrir plein d’affaires (ndlr : de projets)

Les vidéastes qui ont réalisé les hommages aux lauréates (de gauche à droite) Danielle Lapointe, Rozenn Potin, Anik Salas, Julie de Lafrenière, Tiphaine DeReyer et Catherine Villeminot – avec D
En attendant de retrouver dès demain le portrait d’une autre femme authentique, celui de Noémie Dupuy (Cofondatrice et coprésidente, Budge Studios), retrouvez sur Be You le portrait du réalisateur Patrick Baucelin.